« Vonvonli », en Ewé signifie la peur existe ou encore l’ombre ; comme si la peur n’était que notre propre ombre qu’il faut apprivoiser. « Vonvonli » est une chorégraphie traditionnelle, une danse contemporaine, des créations d’aujourd’hui et justement : le monde d'aujourd'hui. C’est le lieu où se déroule le rituel de la danse dans lequel l’auteur, Kossivi Sénagbé AFIADEGNIGBAN questionne la notion de peur en convoquant son corps à réagir, à composer avec ses différents états de peurs.
Le chorégraphe précise qu'« en 2014, je me suis retrouvé dans l’incapacité d’exercer mon métier de danseur, suite à une blessure au genou. J’ai passé les pires 18 mois d’incertitude de ma vie entre questionnement, peur, angoisse, dépression et des moments de folie passagère. Je peux dire que nous n’avons qu’une seule certitude sur la vie, c’est qu’elle est imprévisible, incertaine, imprédictible ».
Selon le chorégraphe AFIADEGNIGBAN, le contexte de la pandémie liée au Covid19 l’a connecté encore à ces moments d’incertitude de 2014, mais cette fois, « nous étions tous concernés, affectés jusqu’au cœur de nos quotidiens et de nos besoins les plus fondamentaux : quand pourrons-nous à nouveau exercer nos métiers ? Pourrons-nous, dans ce contexte, subvenir à nos besoins et ceux de nos familles ? Saurons-nous rebondir ? Pourrons-nous retrouver des moments conviviaux et embrasser à nouveau nos proches ? ». Il se questionne aussi « dans ce contexte d'une telle incertitude, on peut se demander à quel point nos peurs, nos angoisses nous handicapent, à quel point elles peuvent nous déstabiliser, nous affecter émotionnellement. Mais l'on peut se demander aussi finalement : à quoi servent les états de peur et d’angoisse ? A quoi servent-ils vraiment ? ».
Le projet « Vonvonli » a été lauréat du programme « Résidanse 2021 » de l’Institut français de Paris et a bénéficié d’un temps de résidence à l’Institut français du Togo. Au bout d'un mois de recherche et création, la pièce a avancé et a donné lieu à une représentation en juillet 2021 à l’Institut français du Togo, sous le regard extérieur de la chorégraphe, Nadia Beugre.
Après cette première étape de résidence, « Vonvonli » revient embrasser le public à l’Institut français de Lomé, après une deuxième résidence artistique qui vient de s'achever, permettant de murir le propos chorégraphique et la création lumière. Cette deuxième étape de résidence s'est déroulée sous le regard extérieur du chorégraphe congolais, Andreya Ouamba. La rédaction (Source : Institut français de Lomé)
