INTERVIEW : « Il faut qu’on mette des moyens dans le cinéma togolais », Joël TCHEDRE

A l'issue du lancement de la 10e édition de « Emergence Films Festival », le promoteur Joël TCHECDRE a donné son avis sur le 7e art au Togo. Les propos ont été recueillis par la rédaction de Alafiakultur média.

Quel regard portez-vous sur le cinéma togolais ?

Je n’aime pas qu’on dise que le cinéma n’existe pas au Togo, qu’on parle mal du cinéma togolais. Ecrire un film, c’est tout un parcours. Préparer le film, tourner et monter. C’est pareil pour le cinéma. Ça commence quelque part et ça avance. Depuis 10 ans que je suis dans le cinéma togolais, je dis qu’il y a eu une grande évolution. Auparavant, les productions étaient moins. Mais actuellement, il y a une augmentation des productions. Nous sommes représentés de plus en plus dans les festivals, les films togolais sont vus et programmés sur les chaînes internationales. Il y a un essor, il y a un travail qui est en train d’être fait.

Aujourd’hui, on a le Code national du cinéma et de l’image animée, c’est-à-dire que l’Etat reconnait le cinéma comme un secteur viable ; un Centre national du cinéma et de l’image animée qui règlemente le secteur et bientôt, on aura un fonds. On ne peut pas dire que rien ne se fait, c’est un processus. On est en train de former les gens, d’ici quelques années qui vont être aguerris et qui seront capables de produire des films pour alimenter notre marché.

Qu’elles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Les difficultés rencontrées dans le domaine sont de deux ordres. La première est de créer la compétence. Le Togo manque cruellement de compétence. Le 7e art, c’est un métier dans lequel on retrouve d’autres métiers avec des spécialisations. Il faut d’abord qu’on travaille à la formation. La seconde est d'investir dans le cinéma togolais. Il faut qu'on mette des moyens. Il n’y a jamais de secteur qui a pu évoluer sans les moyens. Le cinéma est l'un des secteurs le plus onéreux des arts qui existent. Faire un film, vous êtes dans l’ordre de 1 milliard, 1,5 milliard, voire 3 milliard de FCFA pour un budget d’un long métrage classique. Les pays qui mettent des moyens sont cités comme exemple, le Sénégal, la Côte d’ivoire, le Nigéria. Je pense que c’est vers là qu’il faut qu’on aille.

Le rendez-vous est donc pris du 4 au 8 novembre 2023 pour l’édition 2023 de « Emergence Films Festival ».

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