Journée sans tabac 2023 : aider les agriculteurs à passer de la culture du tabac à d’autres cultures !

L’épidémie de tabagisme est l’un des plus grands défis de santé publique entraînant chaque année plus de huit millions de décès dans le monde. Le 31 mai de chaque année est célébrée la journée mondiale sans tabac pour mettre en lumière les dangers associés à la consommation de tabac et à l’exposition à la fumée du tabac.

« Cultivons des aliments, pas du tabac », est le thème retenu pour cette édition. Ce thème vise à sensibiliser les cultivateurs de tabac aux diverses possibilités de production et de commercialisation de cultures de remplacement et à les encourager à opter pour des cultures durables et nutritives. La culture du tabac a des conséquences grave sur la santé de l’homme, des agriculteurs et sur la planète.

Des dangers sur la santé et la planète

L’addiction tabagique est responsable de nombreuses pathologies. Le tabac est un facteur de risque avéré pour 17 cancers (poumon, gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus…), et diverses maladies cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, AVC, hypertension artérielle…), ou respiratoires chroniques notamment la Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

La cigarette nuit non seulement aux poumons et artères des fumeurs mais aussi à la planète. La production et consommation de tabac rejettent 84 millions de tonnes de CO2 par an, équivalent d’un cinquième de la pollution des avions commerciaux (OMS). Près d’un million de tonnes de mégots sont jetés annuellement, avec leurs filtres en acétate de cellulose, non-biodégradables. La culture du tabac nécessite chaque année 22 milliards de tonnes d’eau et son industrie produit 25 millions de tonnes de déchets solides.

Dans son message à l’occasion de la journée sans tabac 2023, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti rappelle que « la culture et la production de tabac aggravent l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. La culture du tabac détruit les écosystèmes, appauvrit les sols, souille les eaux et pollue l’environnement. Les profits tirés du commerce du tabac comme culture de rapport ne sauraient compenser les dommages causés à la production alimentaire durable dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ».

L’OMS estime que sur environ 828 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde, 278 millions (soit 20 % de ces personnes) vivent en Afrique. De plus, 57,9 % de la population africaine est exposée à une insécurité alimentaire modérée à grave. Cette situation compromet l’atteinte de l’objectif 2 de développement durable dans la région, lequel vise à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable. Hausse de la production de tabac en Afrique

L’intensification de la culture du tabac dans la région africaine est une grave menace pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les données disponibles révèlent que si la superficie consacrée à la culture du tabac a diminué de 15,7 % au niveau mondial, elle a en revanche augmenté de 3,4 % en Afrique entre 2012 et 2018. Au cours de cette période, bien que la production de feuilles de tabac a baissé de 13,9 % à l’échelle mondiale, elle a augmenté de 10,6 % en Afrique.

Il urge alors d’initier des actions pour aider les agriculteurs à passer de la culture du tabac à d’autres cultures. La directrice régionale pense que les gouvernements devraient accompagner les cultivateurs de tabac dans la transition vers des cultures de remplacement, en supprimant les subventions accordées à la culture du tabac et en consacrant les fonds ainsi épargnés à des programmes de substitution des cultures, la finalité étant d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition. Elle rappelle que « la substitution de la culture du tabac par des cultures vivrières nutritives peut contribuer à nourrir des millions de familles et à améliorer les moyens de subsistance des communautés agricoles en Afrique ».

Cette approche permettra de lutter contre la désertification et la dégradation de l’environnement, de sensibiliser les communautés de cultivateurs de tabac aux avantages dont ils peuvent bénéficier en renonçant au tabac pour se tourner vers des cultures durables, et de dénoncer les manœuvres entreprises par les producteurs de tabac pour empêcher l’accès à des moyens de subsistance durables en Afrique.

A cet effet, Dre Matshidiso Moeti appelle les pays producteurs de tabac de la région africaine à accélérer la mise en œuvre des articles 17 et 18 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, et les exhorte à promulguer des lois, à élaborer et à mettre en œuvre des politiques et des stratégies appropriées, à créer des conditions favorables à la reconversion des producteurs de tabac vers des cultures vivrières, afin qu’ils puissent garantir, pour eux-mêmes comme pour leurs familles, de meilleures conditions de vie, sans pour autant nuire à l’environnement et à la santé des populations. « Cette démarche permettra de cultiver, à la place du tabac, les denrées alimentaires dont nos populations ont besoin », précise-t-elle. Farrida OURO-ADOÏ

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2 commentaires

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