Après la découverte de microplastiques dans les fleuves, les océans, la neige, ou encore l’air du Pic du Midi, une équipe de recherche françaisedont certains laboratoires du Centre national de recherche scientifique (CNRS) sont impliqués, a établi le 1ier modèle mathématique du cycle de vie des plastiques et microplastiques.
Un important travail de synthèse a été fait pour estimer les quantités de plastiques présents dans l’océan profond, dans les sédiments marins, sur les plages et sur les surfaces continentales. D’autres études récentes ont chiffré les flux d’émission et de dépôts atmosphériques, les taux de sédimentation océaniques et la vitesse de dégradation des plastiques en microplastiques. L’ensemble de ces estimations a permis la conceptualisation du cycle de vie des plastiques (Figure 1) pour l’année de référence 2015.
On observe l’importante quantité de plastiques rejetés sur les continents (5000 Tg) par rapport aux plastiques flottant à la surface des océans (0.3 Tg). On note également que la dispersion des plastiques via les rivières (13 Tg/an) est plus importante que la dispersion par émission terrestre (0.2 Tg/an). L’équipe a ensuite formulé un modèle mathématique du cycle de vie des plastiques, afin de simuler la progression de leur dispersion dans l’environnement, depuis 1950, vers l’air, les océans et les sols. Ce modèle montre que, même si on réduit drastiquement la production des plastiques dans les décennies à venir, les microplastiques risquent de circuler pendant des millénaires dans nos écosystèmes (Figure 2). En simulant des scenarios de remédiation, l’étude préconise une gestion plus durable des déchets anciens et nouveaux dans les milieux urbains, industriels et agricoles, afin de limiter la future dispersion des microplastiques.
Ces résultats appuieront la prochaine évaluation mondiale sur la pollution plastique du Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’établissement d’un nouveau traité mondial. CNRS