La 3e édition de la Résidence Internationale d’Artistes « Gamesu » à Agoué (RIAG-AGOUE) qui a démarré le 9 novembre s’est achevée le 25 novembre 2023 par un vernissage à la Villa Karo située à Grand Popo (Bénin).
Les œuvres des artistes sont exposées au Musée Karo jusqu’au 25 janvier 2024. Le thème de la RIAG-AGOUE 2023 étant « Héritages », les artistes peintres, sculpteurs et performeurs ont chacun de son côté transmis un message à travers ce thème.
Pour le directeur de la RIAG-AGOUE, Romain Cokou AHLINVI, ce projet est né de la volonté de redonner vie à la ville d'Agoué qui selon lui, se meurt peu à peu. « L’artiste s’exprime, fait voyager sa communauté... Nous avons pensé qu’avec les artistes, nous pouvons véritablement redonner l’espoir à la ville d’Agoué pour la resituer dans son contexte historique, celle d’une ville prospère de jadis pour le développement culturel et touristique du Bénin. Il est temps (Gamesu), que l’art révèle les sentiments profonds des humains », martèle-t-il.
Les œuvres des artistes invités
Les créations de Ayélé Annick Orrely NYAMLE, artiste plasticienne sont Couronne de l’héritage, Le pacte des générations et l’Echo du passé. Elle parle de la valeur inestimable, les connexions invisibles, la vitalité, la croissance, la pureté, la beauté, la résilience, la force transmise de génération en génération et les liens intergénérationnels dans la ville d’Agoué.
Les œuvres de Adokoè ADOTEVI-AKUE sont dénommées Si Toutou (la réconciliation), Lignée perdue et Héritier malheureux. Il évoque la polygamie, les liens familiaux et la préservation du patrimoine culturel.
Vincent K. BAMBARA a titré ses œuvres L’initiation (chez les Samos), Save Agoué et Sisigansi (le cheval en langue bissi). Il évoque Agoué et son riche patrimoine, le délaissement des valeurs traditionnelles avec le principe de renversement et interpelle les africains au respect et au retour à la source, à l'héritage.
Bertin AZAGBA a intitulé ses œuvres La bénédiction ancestrale, Berge Agbolou et Union et convivialité. Il aborde l’esprit d’union et de convivialité pour la construction d’une société plus harmonieuse où chacun se sent respecté, inclus et valorisé.
Kouessi AGBENOMBA alias AKM-2.2.9 a titré ses œuvres Klouvidonou (la route des esclaves), Au-délà et Masque. Il insiste sur l'histoire des aïeux, l'esclavagisme, la préservation du patrimoine, l’héritage.
Dzidu KUNAKEY, artiste plasticien sculpteur rappelle qu’il est important de s’imprégner de la chaleur de la communauté avec son œuvre dénommée Amé dzidzikpo. Une œuvre réalisée avec des pneus usés de l’artiste est dénommé Woezon (Bienvenue) pour accueillir les invités.
Djenny Djella TOYISSON a dénommé ses œuvres Héritage l’eau, Héritage music... Ses œuvres abordent les héritages ancestraux, l’eau indispensable à la vie, la musique...
Agbényigan ALIHONOU, artiste plasticien pluridisciplinaire a réalisé des assemblages et une sculpture. La sculpture est intitulé Gapola (le messager) pour exprimer les difficultés des messagers dans leur travail avec les critiques de la communauté. Les assemblages sont appelés les veilleurs humains et ceux spirituels (les divinités), qui assurent la garde de la population au couché. D'autres œuvres sont intitulées Nature et naturel, au delà de ce que l'homme peut faire et Les masques, héritages ancestraux, patrimoine culturel.
Parfait Kokou GADABO a titré ses œuvres Trône royal, Masque et Vision . Il parle du trône royal qui est un éclaireur, un guide sur le droit chemin et la vision de prendre soin de la culture et de la tradition.
Des attestations de participation ont été décernées aux artistes invités à cette résidence. Deux artistes, l'un performeur, AKM-2.2.9 a attiré l'attention du public sur les maux qui minent la société et l'autre musicienne, Djenny Djella et le groupe Akofin ont émerveillé le public à travers leurs prestations. Alafiakultur
