L'ONG « La Maison des Bien-Aimés (LMBA) », en collaboration avec le Centre national de recherche et de soins aux drépanocytaires (CNRSD), a organisé le jeudi 20 juin à Lomé une table ronde pour informer et faire le point sur les avancées et les actions menées dans la lutte contre la drépanocytose au Togo.
Parmi les actions menées figure la création d'un centre dédié à la prise en charge des patients atteints de drépanocytose, ainsi que la mise en place d'antennes de soins pour les drépanocytaires afin de soulager le centre principal et faciliter l'accès aux soins pour les habitants des autres villes du pays.
« Nous sommes en train de mener des études. Bien que les résultats finaux ne soient pas encore disponibles, les tendances actuelles indiquent un taux de 2 %, contrairement aux 4 % précédemment rapportés, soit environ 3,9 % de personnes affectées par des formes graves de la maladie. Les porteurs sains, qui sont porteurs du gène mais ne présentent pas de symptômes, représentent environ 7 %, comme l'ont montré des études antérieures réalisées par nos prédécesseurs. Notre étude en cours est nationale et inclut une population beaucoup plus représentative, ce qui devrait nous fournir des résultats plus proches de la réalité », a expliqué le directeur du CNRSD, Dr Magnang Hèzouwè, concernant les progrès réalisés.
Le directeur du CNRSD a également évoqué les défis rencontrés, notamment l'insuffisance de ressources humaines qualifiées pour assurer la prise en charge et la sensibilisation de la population sur cette maladie et ses modes de transmission. « Cette maladie est évitable, et nous devons mettre l'accent sur la prévention en informant et en sensibilisant la population sur les modes de transmission. C'est par la prévention que nous pouvons réduire le nombre de naissances d'enfants atteints de drépanocytose et par conséquent la prévalence de cette maladie dans notre pays », a souligné le Dr Magnang Hèzouwè.
Avant cette table ronde, les spécialistes médicaux de la drépanocytose se sont réunis pour discuter des meilleures pratiques en matière de prise en charge des patients, et les associations travaillant sur cette pathologie au Togo se sont également concertées pour proposer des actions communes dans la lutte contre cette maladie génétique. Ces rencontres ont été complétées par la célébration de la journée mondiale de la drépanocytose à Kpalimé, à laquelle la LMBA a également participé.
Toutes ces réunions, organisées par la LMBA du 17 au 20 juin, ont été axées sur la sensibilisation afin d'améliorer la compréhension de la maladie, de mieux accompagner les patients et de savoir réagir efficacement en cas d'assistance à des drépanocytaires. Elles ont également cherché à mobiliser l'opinion publique pour encourager les gouvernants à prendre leurs responsabilités dans la lutte contre la discrimination et l'exclusion des personnes atteintes de cette maladie. L'objectif était aussi de briser le silence qui entoure cette maladie.
Pour le secrétaire général et co-fondateur de la LMBA, Philippe Wattier, le message clé est l'unité des efforts : « Ensemble, médecins, associations et patients savons que cette maladie n'est pas une fatalité et qu'elle est donc vaincable. Les médias ont également un rôle crucial à jouer, c'est pourquoi une action collective pourrait véritablement faire avancer la lutte contre cette maladie génétique », a souligné M. Wattier.
La drépanocytose est une maladie génétique héréditaire qui affecte les globules rouges, les faisant prendre une forme de faucille plutôt que leur forme normale de disque. Cela peut entraîner divers symptômes, tels que des crises de douleur sévère, des infections fréquentes et d'autres complications de santé graves. Rodolphe Akihola
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