La nouvelle inscription a été annoncée le 5 décembre 2023 et marque une étape importante dans l’histoire culturelle du pays. Cette date marquera à jamais l’histoire culturelle de Djibouti avec l’inscription du Xeedho sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Cette reconnaissance constitue la première inscription d’un élément du patrimoine culturel immatériel djiboutien sur la liste prestigieuse du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
La décision a été prise lors de la 18e session réunion du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel organisé à Kasane, au Botswana. La candidature du Xeedho, un plat traditionnel emblématique à base de viande de chameau ou de bœuf, enduit de beurre et conservé dans un récipient taillé de bois, a obtenu un score parfait de 5 critères sur 5. Cette démarche avait été entreprise par Djibouti, qui s’est engagé à sauvegarder cet héritage culturel pour les générations futures.
La diversité culturelle et le patrimoine jouent un rôle essentiel dans la promotion de la culture de la paix en favorisant la compréhension mutuelle entre les différentes communautés. En célébrant et en préservant les traditions culturelles, une société reconnaît la valeur intrinsèque de chaque groupe, créant ainsi un sentiment d’appartenance et de respect réciproque. En intégrant ces éléments, les sociétés peuvent établir des ponts entre les cultures, favorisant la tolérance, la coopération et contribuant à la construction d’une paix durable.
La République de Djibouti, située à la croisée de la péninsule arabique et de l’Afrique, possède un riche patrimoine culturel résultant des origines nomades de ses diverses communautés ethniques. Parmi ces trésors culturels, le Xeedho est lui offert par les belles-mères de la communauté somalie aux nouveaux gendres, ce plat traditionnel symbolise les liens sociaux entre les familles des mariés et la solidarité avec le couple.
Malgré son importance culturelle, la fabrication du Xeedho est menacée par la perte progressive des savoirs nécessaires, avec les jeunes générations se détournant de cet art ancestral, entraînant un déclin alarmant. La préservation de cet artisanat devient impérative, nécessitant la revitalisation de cet art ancien, crucial pour maintenir vivante la culture djiboutienne et offrir des opportunités économiques
La république de Djibouti, consciente de l’importance de préserver ses identités culturelles riches et multiples, s’est engagée à mettre en place des programmes de sensibilisation et d’éducation pour raviver l’intérêt des jeunes générations. La cérémonie d’inscription du Xeedho sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO a été l’occasion de saluer le soutien financier de l’UNESCO. Ce soutien a permis notamment la création d’association regroupant les femmes praticiennes, la formation de 30 jeunes filles par celles-ci et la formation de 30 enseignants aux concepts et à la mise en œuvre de la Convention de 2003.
En préservant la pratique du Xeedho, Djibouti aspire à maintenir vivante une partie significative de son identité culturelle et à transmettre un savoir-faire ancestral aux générations futures. À travers cette inscription, la communauté internationale salue cette initiative qui renforce les liens entre les peuples et contribue à la préservation de la diversité culturelle qui fait la richesse de l’humanité.
À propos du patrimoine culturel immatériel
La définition du « patrimoine culturel » a changé de manière considérable au cours des dernières décennies, en partie du fait des instruments élaborés par l’UNESCO. Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées des ancêtres et transmises à des descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel. Alafiakultur (Source unesco)