Evala, premier rituel pour la maturité du jeune Kabyè

Les Evala sont des rites initiatiques pratiqués en pays Kabyè, dans la région de la Kara. Ces rites marqués par les luttes et d’autres cérémonies, consacrent le passage à l’âge adulte pour les jeunes de 18 à 20 ans. Destinées à faire acquérir les qualités guerrières à ceux-ci, le refus de ce rituel peut entrainer des représailles.

Première initiation de l’adolescent

Evala est la toute première initiation à la vie d’homme de l’adolescent Kabyè. Avant d’être soumis à ces rites, les jeunes sont longtemps préparés psychologiquement et physiquement. « Ils font trois ans et durant cette période, ils consomment la viande du chien. Donc c’est le fait de faire manger la viande du chien à un jeune qui fait de lui un « Evalou », ou un homme nouveau », a confié Tcharalakou Mazina, un initié. La consommation de la viande du chien obligatoire. L’interlocuteur explique que le chien est un animal domestique et de chasse, reconnu pour son endurance et sa résistance dans la chasse de gibier. Raison pour laquelle, dit-il, tout Evalou (pluriel Evala) devrait obligatoirement manger cette viande pour avoir toutes les ressources physiques, mentales et spirituelles nécessaires pour pouvoir bien lutter. Il souligna que ce n’est qu’après cette phase initiatique qui dure trois ans que le jeune Evalou acquiert des prérogatives dans sa communauté.

Faire acquérir au jeune les qualités guerrières

La finalité première de cette opération est d’habituer le jeune à l’endurance, au courage et au stoïcisme. L’aspect culturel de l’évènement est réhaussé par les sacrifices auxquels l’adolescent doit consentir : jeûne, abstinence sexuelle et scarifications qui sont les signes extérieurs du guerrier. « Evala confère aux jeunes lutteurs des aptitudes physiques et guerrières : force physique, endurance, courage, rigueur, discipline, témérité, sang-froid, patience. Toutes ces valeurs confèrent aux jeunes lutteurs, ainsi qu’à leurs parents, honneur, dignité et gloire », martèle Tcharalakou. L’aspect traditionnel de la cérémonie se révèle par la présence des sages de la communauté. Ceux-ci veillent au respect des règlements, assurant la direction et l’arbitrage des confrontations.

Des représailles pour le non initié

En pays Kabyè, un jeune qui se dérobe à cette initiation subit des représailles des sages, de ses parents et de la société entière. Il est en quelque sorte exclu de la communauté. « Selon la tradition, tout Kabyè qui n’aurait pas subit les épreuves de lutte, aura du mal à se situer dans la communauté », souligne Dongowo Mawaki, qui est déjà passé par là. « C’est après ce rite initiatique que le jeune Kabyè est autorisé à se marier, donner son avis sur la vie en communauté, défendre sa communauté, sa famille et par ricochet lui-même », a-t-il ajouté. M. Dongowo affirme que le jeune qui réussit son initiation est glorifié, car il fait la fierté de sa famille, de son village ou de son clan. Il précise, selon la tradition, l’un des plus grands châtiments qu’un parent puisse infliger à son fils, c’est de retarder son initiation ou de la lui refuser. ATOP

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