Dr Agba-Assih Mamessilé Aklah, « La tuberculose n’est pas une fatalité. Intensifier les campagnes de prévention et de dépistage au Togo »

Le 24 mars de chaque année est célébrée la journée mondiale de lutte contre la tuberculose afin de susciter une prise de conscience du grand public aux conséquences sanitaires, sociales et économiques dévastatrices de cette maladie évitable, et à appeler à une action accélérée pour y mettre fin. Le thème retenu pour cette édition « OUI ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose », souligne la nécessité de garantir un accès équitable à la prévention et aux soins pour instaurer la couverture sanitaire universelle et atteindre les Objectifs de développement durable.

30 000 personnes contractent la tuberculose dans le monde, soit 3 cas par minutes. La tuberculose est due à une bactérie (Mycobacterium tuberculosis) qui touche le plus souvent les poumons. C’est une maladie que l’on peut prévenir et soigner. Elle se transmet d’une personne à l’autre par voie aérienne.

La situation au Togo

Avec 2418 cas, le taux d’incidence de la tuberculose au Togo en 2021 était de 33 cas pour 100 000 habitants, soit une réduction de 43% par rapport à 2015. Le cas de la tuberculose toutes formes confondues est de 3133 notifiés, dont 386 patients co-infectés et 94 enfants de moins de 15 ans. Les efforts du gouvernement ont permis au Togo d’enclencher une baisse continue de a maladie. La ministre déléguée chargée de l’Accès universel aux soins, Dr AGBA-ASSIH Mamessilé Aklah, a écrit sur son compte Twitter « La tuberculose n’est pas une fatalité, intensifier les campagnes de prévention et de dépistage au Togo ».

La Dre Matshidiso Moeti appelle à une action concertée

Pour la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti « la tuberculose nécessite une action concertée de tous les secteurs : des communautés et des entreprises jusqu’aux gouvernements, en passant par la société civile et autres. Nous devons travailler ensemble à l’élaboration d’approches novatrices pour atteindre les populations vulnérables et faire en sorte que ces populations puissent accéder à des soins et à une prise en charge de qualité de la tuberculose ».

La deuxième réunion des Nations Unies sur la tuberculose qui se tiendra en septembre 2023, offrira une occasion exceptionnelle de donner une visibilité mondiale à la maladie et de mobiliser un engagement politique pour mettre fin à la tuberculose. « Il est possible de mettre fin à la tuberculose en baissant le nombre de décès et de cas de tuberculose et en éliminant les charges économiques et sociales imputables à cette maladie. J’exhorte les dirigeants, les gouvernements, les partenaires, les communautés et l’ensemble des parties prenantes à favoriser d’urgence l’édification des systèmes de santé résilients qui s’avèrent nécessaires pour accélérer la riposte à la tuberculose afin que nous puissions atteindre les cibles énoncées dans les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Oui, nous pouvons mettre fin à la tuberculose au cours de notre vie », lance la Dre Matshidiso Moeti.

  • « Oui, nous devons et pouvons mettre fin à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH ! », Winnie Byanyima.

La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima rappelle qu’ « aujourd’hui, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, il est de notre devoir de reconnaître l'urgence à mettre fin à l’épidémie de tuberculose dans le monde, en particulier parmi les personnes vivant avec le VIH. La tuberculose demeure l’une des principales causes de maladie grave et de mortalité chez les personnes séropositives. Selon le Rapport mondial sur la tuberculose 2022 de l’Organisation mondiale de la Santé, ces personnes sont 14 à 18 fois plus susceptibles de contracter la tuberculose que les personnes non infectées par le VIH ».

En 2021, environ un décès du SIDA sur trois était imputable à la tuberculose. « Cela ne peut pas continuer ainsi. Nous devons veiller à ce que toutes les personnes vivant avec le VIH et celles exposées à la tuberculose aient accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement de la tuberculose. Nous continuons de rater des opportunités pour déployer les outils disponibles contre la co-infection VIH/tuberculose. Près de la moitié des personnes vivant avec le VIH qui ont contracté la tuberculose en 2021 n’ont pas été diagnostiquées ou leur infection à la tuberculose n’a pas été signalée. Par ailleurs, la couverture du traitement préventif de la tuberculose chez les personnes séropositives qui pourraient en bénéficier n’est que de 42 % », précise Winnie Byanyima.

À l’instar des ripostes au VIH et à la COVID-19, les inégalités sont la cause profonde qui expose certaines personnes à un risque plus élevé de contracter la tuberculose, que ce soit en raison de facteurs sociaux, géographiques, de genre, de situations humanitaires ou de crise. Les environnements juridiques et politiques affectent également l’accès aux services de santé pour les personnes qui en ont le plus besoin. Farrida OURO-ADOÏ

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