La Berlinale a sacré ce samedi 24 février une réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, pour un documentaire sur la question brûlante de la restitution par les anciennes puissances coloniales d’œuvres d’art volées en Afrique.
Le documentaire « Dahomey » se penche sur l’Afrique et les relations post-coloniales, et sur le sujet de la restitution des œuvres d’art africain exposées dans les plus grands musées des ex-puissances coloniales. Il s’agit de l’histoire de la restitution de 26 œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises au royaume du Dahomey, dans le centre-sud du Bénin actuel.
« En tant que Franco-Sénégalaise, cinéaste afrodescendante, j’ai choisi d’être de ceux qui refusent d’oublier, qui refusent l’amnésie comme méthode », a déclaré Mati Diop en recevant son prix. « Je suis solidaire des Sénégalais qui se battent pour la démocratie et la justice », a-t-elle ajouté, avant d’afficher également sa « solidarité avec la Palestine ».
De jeunes réalisatrices en vue
Mati Diop, fille d’un musicien sénégalais, Wasis Diop, et d’une mère travaillant dans l’art, qui est née et a grandi à Paris, avait déjà remporté à Cannes en 2019 pour Atlantique le Grand Prix, la plus haute distinction après la Palme d’or. Il s’agit du deuxième film africain à recevoir l’Ours d’or, après le Sud-Africain U-Carmen e-Khayelitsha (« Carmen de Khayelitsha ») de Mark Dornford-May en 2005. Elle succède au Français Nicolas Philibert, Ours d’or l’an dernier.
En récompensant un film qui aborde frontalement la question post-coloniale, le jury présidé par l’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o, première personnalité noire à occuper ce poste prestigieux, est restée fidèle à la tradition politique de ce festival. Alfiakultur (Source RFI)