Chorégraphie : voyage au cœur de « Kalakuta Republik »

Explosion de rythmes afrobeat, corps virtuoses, puissants et sensuels, « Kalakuta Republik », du danseur Serge Aimé Coulibaly, puise son inspiration dans la vie du musicien nigérian Fela Kuti et fait vibrer la scène Jimi Hope de l’Institut français du Togo le vendredi 22 septembre 2023.

Porte-voix de toute une génération et père de l'afrobeat, mêlant jazz, funk et musique traditionnelle africaine, Fela Kuti qui disparu en 1997 est une légende. Cet artiste engagé a passé sa vie à lutter pour la liberté. « Kalakuta Republik » était son éphémère organisation dans les années 1970 et sa maison-forteresse à Lagos, rasée par la dictature militaire.

La représentation de « Kalakuta Republik » à l'Institut français du Togo s’est déroulée en deux parties. Une première de 40 minutes et une autre à 30 minutes. Ils sont huit danseurs sur scène, d'origine burkinabé issus de Ankata, un laboratoire chorégraphique. Dans la première partie du spectacle, les artistes vivent la musique comme une urgence. Ils tremblent, se heurtent, tournoient, plongent au sol, se déhanchent sauvagement ou se figent, tendent les poings vers le ciel et se dénudent en solo, en duo ou à l'unisson. Costumes et décors sont en noir et blanc, comme les images d'archives de villes anéanties par les bombardements et de colonnes d'exilés qui défilent à l'arrière-plan.

Dans la deuxième partie, le spectateur plonge dans l'intimité du musicien et leader politique. Couleurs vives et musique éclatent. Les corps deviennent lascifs, érotiques, dans une ambiance sulfureuse et décadente de sexe et d'ivresse. Une danseuse chante. Un danseur scande : « Un jour, je serai le président de ce pays ». C’est le bar où Fela jouait et faisait de la politique, parlait de changer de monde. Un espace de liberté. Des phrases sur un écran illustrent les paradoxes de Fela.

A la fin du spectacle, les danseurs portent avec solennité leurs partenaires féminines sur les épaules pour rappeler que les femmes sont l'avenir de l'homme. Comme tout laboratoire, « Ankata » est un espace en mouvement constant et en construction-reconstruction permanente. il s’invente au quotidien, s’enrichissant des rencontres, des réflexions et des nécessités qui se mettent à jour peu à peu.

Ankata

« Ankata » est un mot dioula qui signifie « Allons-y ! ». Le laboratoire « Ankata » propose tout au long de l’année aux artistes de tous horizons et de toutes disciplines un lieu de création adapté à leurs besoins. Ils trouvent sur place un matériel de qualité, un espace calme et serein pour libérer leur imagination, une scène refaite à neuf et un centre de ressources. Ils peuvent également bénéficier du regard extérieur de professionnels aguerris sur leur travail.

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