Le harcèlement est un mal qui gangrène nos sociétés et qui constitue une frein au développement de l'individu. Cette pratique est aussi constatée au Togo dans les services, précisément dans les organes de presse. L’association des Femmes Professionnelles des Médias du Togo (AFPM-Togo) brise le silence et organise une conférence-débat le vendredi 28 juillet 2023 sur le thème : « Harcèlement des femmes professionnelles des médias, un frein à l’épanouissement socio-professionnel ».
Cette conférence-débat est une opportunité pour partager des témoignages, soutenir les victimes et créer un réseau solide qui défendra les droits et la dignité des femmes des médias. Des témoignages ont permis à l’assistance de toucher du doigt cette pratique qui freine le développement des femmes dans les médias au Togo.
Les panelistes sont constitués de juristes, de femmes de médias, des responsables des organes de presse et des défenseurs des droits des femmes. Il ressort des discussions que les femmes des médias ne sont pas suffisamment informées des mécanismes qui les protègent, d’où l’importance de ces échanges qui viennent les informer. La corrélation entre un harcèlement et une drague a été également longuement débattue afin d’amener les harceleurs à prendre connaissance de la gravité de leurs actes.
Des peines et amendes pour les auteurs du harcèlement
D’après le code pénal, le harcèlement est puni d'une peine de un (1) à cinq (5) ans d'emprisonnement et d'une amende de cent mille (100.000) à cinq millions (5.000.000) de FCFA ou de l'une de ces deux peines. Les recours dont disposent les victimes sont les tribunaux, les maisons de justice, les affaires sociales, les organisations de la société civile, les syndicats et inspecteurs du travail. Celles-ci ont été appelées à briser le silence et à dénoncer les auteurs de ces actes.
Des recommandations ont été formulées à l’issue des échanges. Le panel demande aux victimes de ne pas avoir peur de dénoncer et prodigue des conseils aux femmes pour être à l’abri du harcèlement. Il recommande entre autres, d’offrir aux victimes des mesures pour des solutions concrètes, de mettre en place un centre d’écoute au sein de l'Observatoire togolais des médias (OTM), de travailler sur la masculinité positive, de conscientiser et de sensibiliser sur le phénomène.
La présidente de l’AFPM-TOGO, Mme Elisabeth APAMPA rappelle que « le choix de ce thème est une prise de position audacieuse pour élever le ton sur cette réalité inacceptable. Les sensibilisations ont certes toujours existé, mais elles doivent se poursuivre à tous les niveaux pour avoir un impact profond et transformer les mentalités. Nous devons unir nos voix et nos forces pour exiger des mesures concrètes et des politiques ».
L'Association des femmes professionnelles des médias du Togo envisage continuer la lutte pour protéger les victimes des harcèlements. Elle invite les autres femmes des médias à se joindre à elle pour mener ensemble cette bataille. La rédaction